DiTi TwAy FaNTaSy wORLd

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Les 2 évadés de Constantine !

 

Les 2 évadés de Constantine !

Les contes de Cher Azad,..

 

 

             Deux hommes deux frères deux évadés des prisons de Constantine, deux coupe jarrets de grandes routes fuient les geôles citadines, trébuchent tombent se relèvent,..

 

,.. un pied de chacun d'eux enfermé dans le même anneau de fer rivé sur les chairs ils vont au Levant ainsi détenus en paire coupant à travers champs n'implorant de cette nuit sans lune que le secours de leurs jambes trop courtes,..

 

 

,.. au creux des ruisseaux asséchés sous les yeux luisants des vautours se faufilent en de sinueux détours les membres enchaînés que les ronces tour à tour  égratignent pour recueillir à la pointe de leurs épines les sucs mielleux de sueurs et de sang mêlés des deux frères échappés,..

 

 

,.. bientôt au replis des voiles de la nuit, au sombre feu des étoiles leurs vies d'infortunes n'offrent à reluire que l'humide espace de ces fleurs diurnes dont ils ornent de leurs pas irisés les vicines oubliées entre les lychnis et le thym,..

 

 

,.. tandis que sous l'aboi des chiens les deux frères courent à s'exténuer loin du Bey et de son inconstante cité par-dessus les coupoles, les minarets une cloche résonne,..

 

 

,.. de funestes volatiles dont les plumes frémillent déploient alors leur robe dans le vent rouge de l'aube quittent leurs repères aux crénaux des remparts sous les trilles des jardins pour s'élancer sur les chemins,..

 

 

,..et bientôt au front du jour en légions ailées que le ciel échelonne en nuées ils obscurcissent déjà les vallées,..

 

 

,.. car à cette heure où la lumière avec le bruit dissipent d'autres vies accoucheuses d'ombres et de cruels silences une confuse violence dans la nature rafraîchie met fin au calme apparent de la nuit,..

 

 

,.. au fond de son palais Nasride le roi barabaresque cherche à son éveil  l'ombre d'Iris qu'il a baisée et pleure livide en son âme abusée la fuite d'un si doux sommeil,..

 

,.. dans la grande citadelle s'éteignent les chandelles et c'est le jour levé et les prisonniers de l'émir sont comptés en rangs serrés,..

 

,.. en contre-bas, bêtes et gens remis de leur repos en ces heures premières reprennent leurs oeuvres coutumières,..

 

,.. le forgeron allume son fourneau et souffle le charbon et le fer rouge dessus l'enclume bientôt étincelle sous le marteau,..

 

,.. sous les pierres se réchauffe un lézard bleu sur son front une perle d'eau, il en est ainsi du destin et de la volonté des dieux,..   

 

 

,.. aux délicats parfums des orangers se mêlent les senteurs amères des résédas, des géraniums,..

 

,.. quel beau jour, suave et doux se déroule en perspective de l'ombrage des palmes des tracheliums,..

 

,.. mais là-bas dans les ronciers, sautant les ruisseaux, les palissades, tempes déchirées, arcades ouvertes chevelure tailladée, les enchaînés aux pieds clinquants de leurs éclisses de métal étincellent en foulées décousues dans les défilés de rochers,..

 

 

,.. car c'est sans compter que les larrons  aux chevilles de feu, au regard enflammé se débattent,  galopent comme ils le peuvent,..

 

 

,.. imitant en un sens les drôles de danses des drilles, virevoltant comme s'ils marchaient à la tête d'une troupe joyeuse de ménades, serpentent ondulent se heurtent se cognent de tous les côtés cherchant à sauver leur vie comme poussés par les chants rythmés d'imaginaires houris ,..

 

 

,.. et c'est ainsi qu'au débouché d'une clairière, les deux voleurs de marchands se croyant un instant sauvés n'échappent sanguinolents aux Chaouchs d'Ahmet Bey leurs terribles poursuivants que pour tomber sous le croc mordant d'une lionne quittant en ses heures creuses sa couche bienheureuse,..

 

 

,.. en effet, c'est justement à cette pointe d'heure, que la reine du Herg,..

 

,.. encore engourdie marchant à pas comptés dans sa contrée tout en jetant dans l'humidité fumante des bâillements lascifs dont seuls ces animaux ont le secret,..

 

,.. tomba par hasard au détour d'un if sur les deux fugitifs qu'elle arrêta net d'un coup de griffe,..

 

,.. et c'est ainsi que la bête, non pas poussée par un désir de justice ou de moralité mais tout simplement par la faim et un goût excessif pour l'humain, d'un bond bien ajusté fit dans un sombre massif rouler les deux frères,..

 

 

,.. qui en soubressauts s'agitèrent sur leur lit de verdure, la lionne se pencha alors amoureusement vers l'emplacement des coeurs,

 

 

,.. qu'elle scruta de son oeil interrogateur, se demandant du plus profond de son iris jaune de qui des deux frères enchaînés sera celui qui fera l'objet de sa première faveur,..

 

 

,...

 

 

C'est ainsi que tout commença,..

 

 

 

 

 

 

 

 

                           DiTi - TWAY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



11/01/2009
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